La neige artificielle ou les dameuses ne sont pas le vrai problème. La fabrication de neige à canon représente en réalité moins de 2% des émissions de GES des stations de ski. Mais alors, pourquoi le ski n’est pas écologique ?
La neige artificielle ou les dameuses ne sont pas le vrai problème.
La fabrication de neige à canon représente en réalité moins de 2% des émissions de GES des stations de ski.
Selon l’ADEME, la répartition des émissions de gaz à effet de serre des stations de ski est celle-ci :
1- Le Transport : 57% du bilan carbone des stations
2 - Le Logement : 27%
3 - Les routes, les parkings, le frêt : 10%
4 - Les dameuses, la neige à canon, les remontées mécaniques, les déchets : 2%
Cette répartition nous fait nous rendre compte qu’en réalité, c’est le déplacement massif de personnes en station de ski qui constitue la principale source d’émissions de GES.
Pour réduire l’impact du ski, il faut se concentrer sur les émissions principales de l’activité : le transport et l’hébergement.
- Il faudrait décarboner le transport, c’est à dire ne se rendre au ski que par le train.
- Décarboner le logement : limiter le chauffage en isolant au maximum, en limitant la construction de nouveaux logements, en utilisant des matériaux durables…
- Proposer une alimentation exclusivement locale, durable
Ces actions permettent de limiter l’impact carbone du ski mais l’activité ne sera pas écologique pour autant.
Le tourisme de masse, l’anthropisation, la destruction des habitats, l’utilisation des ressources, les nuisances diverses etc font que l’activité ski est à l’opposé d’une activité écologique.
En même temps, c’est toute une industrie qui dépend de ce tourisme massif. Pour être rentable, une station doit être ouverte 100 jours par hiver (plus ou moins selon les stations). Le ski en France c’est 120 000 emplois directs.
Le secteur n’a pas encore trouvé par quoi remplacer l’activité ski pour générer une source de revenue suffisante pour toutes les personnes et familles dépendantes de l’activité ski.
Les écogestes, le ramassage des déchets en fin de saison, le recyclage des skis, les labels, les vêtements bios, le co-voiturage, ne suffiront pas à rendre le ski écologique. Ces initiatives sont bonnes, elles démontrent l’intention de transformer le secteur, mais rendre la pratique ski écologique dépend de la masse, du volume, du nombre de personne qui la pratique.
Comme le dit Loic Giaconne, le ski dépend de “la multiplication de l’impact individuel par le nombre d’individus”, comme toute autre activité.
Nous vous invitons à lire l’interview de Loic Giaccone réalisée par BonPote sur le sujet. C’est très intéressant.