Être en mesure de présenter à ses clients une politique d’achat responsable témoigne d’un engagement concret et significatif en faveur d’une production plus durable 🌱
Selon le rapport d’Agile Buyer, en 2023, la responsabilité sociétale était la priorité d’achats de 15% des entreprises. Ce chiffre témoigne de la prise en compte progressive des enjeux sociaux et environnementaux au sein des achats, poste crucial dans la stratégie de développement durable des entreprises.
Les émissions de gaz à effet de serre qui en découlent sont souvent difficiles à estimer du fait de la complexité de la chaîne d’approvisionnement et du manque de transparence de certaines industries. Être en mesure de présenter à ses clients une politique d’achat responsable témoigne donc d’un engagement concret et significatif en faveur d’une production plus durable.
Avant de se positionner en tant qu’acteur du changement des habitudes d’achat, l’entreprise doit d’abord réaliser un travail en interne pour clarifier ses objectifs.
Être vertueux dans tous les domaines n’est généralement pas possible. Il est donc nécessaire pour l’entreprise d’identifier les problématiques de son secteur et de définir ses valeurs, et son ambition.
Réaliser une matrice de matérialité* permet de connaître les enjeux prioritaires de son entreprise, notamment du point de vue de ses parties prenantes.
Elle permet:
- une hiérarchisation des priorités de l’entreprise
- l’assurance d’une cohérence stratégique et marketing
*Qu’est-cequ’une matrice de matérialité?
La matrice de matérialité est un outil qui permet à l’entreprise de se saisir des enjeux environnementaux, sociauxetéthiques prioritaires. Pour la construire, un panel de parties prenantes internes (RH, représentant du personnel, personnel syndiqué…)et externes (fournisseurs, clients, partenaires…) sont interrogées sur la responsabilitésociétaledel’entreprise. L’analyse des réponses permet ainsi d’endéfinir les enjeux prioritaires.
La politique d’achat détermine les critères auxquels devront répondre vos fournisseurs avant toute signature de contrat. Le contenu de ce document laisse transparaître l’état de maturité de l’entreprise et son engagement vis-à-vis des enjeux environnementaux pour permettre aux fournisseurs de s’y aligner.
Le Bilan Carbone est une méthode développée par l’ADEME qui permet d’évaluer les émissions d’un objet, d’un service ou d’une entreprise sur une année.Le Bilan Carbone prend en compte une large gamme de gaz à effet de serre et comptabilise l’ensemble des émissions carbone liées à l’entreprise.
Les différents rôles du Bilan Carbone:
- Dresser un bilan de la répartition des émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise
- Offrir une base de travail à toute initiative ayant pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise
- Fixer un suivi des objectifs de décarbonation de l’entreprise
Chaque type d’achat présente des risques économiques, environnementaux et/ou sociaux spécifiques. Il est important de cartographier et d’analyser ces risques pour y greffer des points de vigilance particuliers.
A court terme, cela permet d’identifier les fournisseurs les plus clair voyants sur les risques de leur secteur.
A long terme, formaliser ces risques prévient les incidents pouvant mettre en péril la chaîne d’approvisionnement.
Après avoir élaboré en interne les politiques d’achats responsables de l’entreprise, il reste désormais à impliquer les premiers concernés: les fournisseurs.
La signature d’une charte, témoigne de votre volonté de prendre en compte les enjeux environnementaux dans le choix de vos fournisseurs.La charte clarifie vos attentes et renforce le lien que vous entretenez auprès de vos partenaires commerciaux.
Enfin, la charte peut servir de support pour amener d’autres objectifs auprès de vos fournisseurs. La charte peut ainsi servir de base pour standardiser des pratiques vertueuses ou formaliser des procédures de résolution de litiges.
Un premier questionnaire permet d’obtenir une idée de la situation dans laquelle les fournisseurs évoluent. Il ne s’agit pas d’obtenir un résultat précis et exhaustif, mais d’ajuster la suite du dialogue avec les parties prenantes.
Le but est donc de couvrir le plus de thématiques possibles: énergie, biodiversité, pollution des sols, gestion des déchets, mobilité, gouvernance, certifications, objectifs…Transmettre ce questionnaire de manière régulière permet également de savoir si l’entreprise s'est engagée dans une véritable démarche d’amélioration de son impact.
L’audit de vos fournisseurs vous permettra d’aller au-delà du déclaratif et de vous assurer que les engagements pris sont suivis de réelles mesures. De nombreux organismes d’audit indépendant spécialisés permettent aujourd’hui de contrôler en amont la gestion et production de vos partenaires.
Certains partenaires sont plus pertinents à auditer que d’autres.
Pour dresser une priorité dans l’audit de vos partenaires, voici quelques critères à prendre en compte:
- La part de votre Bilan Carbone imputable à ce fournisseur
- La part de votre chiffre d’affaires que vous réalisez avec eux
- L’importance économique que vous représentez pour eux: celui dont vous êtes le principal client sera plus attentif à vos attentes
- Le niveau de dialogue que vous avez établi
- L’évolution de leur secteur de production: les entreprises les plus en retard bénéficient du modèle de décarbonation de leurs concurrents
- Le coût de décarbonation de l’activité
En cas de non-conformité: l’idée derrière l’évaluation est de guider vos fournisseurs pour leur permettre de répondre au mieux à vos attentes. En l’accompagnant dans le changement, vous consolidez votre partenariat et positionnez toute votre chaîne de valeur au sein d’une stratégie de décarbonation partagée.
Évidemment, si en mettant en place cette stratégie vous constatez que le dialogue est complexe et que votre partenaire ne saura pas répondre positivement à vos ambitions, un changement de fournisseur peut être envisagé.
Pour s’inscrire dans une dynamique de décarbonation, les achats doivent perpétuellement être questionnés.
Avant même de chercher à diminuer l’impact de l’achat d’un produit, il est nécessaire de questionner son importance pour l’activité de l’entreprise. Le meilleur moyen de réduire l’impact de l’achat d’un produit est de ne pas l’acheter.
2 bonnes pratiques peuvent être généralisées au sein de l’entreprise pour réduire le volume d’achat sans pour autant impacter le travail des collaborateurs:
- Améliorer la gestion du matériel: mise à disposition partagée, identification du matériel inutilisé…
- Rallonger la durée de vie du matériel: bonnes pratiques, entretien régulier, réparer plutôt que remplacer…
Avoir un approvisionnement dispersé auprès de nombreux fournisseurs renforce la fiabilité du système d’achat et présente moins de risques de défaillance de la chaîne d’approvisionnement. Cependant, pour les achats non-critiques, ne mettant pas en danger le fonctionnement de l’entreprise, il est préférable de limiter le nombre de références et d’en centraliser la gestion.
Cette limitation permet de :
- Faciliter la gestion du stock et de son renouvellement
- Concentrer les efforts et le budget sur la recherche d’un approvisionnement fiable et durable
- Simplifier l’intégration de nouvelles politiques d’achat en cas d’évolution
En limitant le choix des références, on évite les achats futiles pour se concentrer sur les besoins véritablement nécessaires à l’activité de l’entreprise.
Pour les produits dont l’achat ne peut être évité, d’autres leviers permettent d’en réduire l’impact. Stimulées parla loi AGEC, imposant aux administration publiques l’achat de produits issus du réemploi, les offres de produits issus du réemploi se multiplient. On trouve désormais de quoi satisfaire ses besoins de mobilier, outils informatiques, équipement de bureau voire emballages. Le tout à moindre coût, puisque les produits issus de ces pratiques peuvent être jusqu’à 70% moins chers.
Des prestataires proposent un service de collecte et de valorisation des déchets professionnels (bureaux, fauteuils ergonomiques, mobilier d’occasion…) en les intégrant dans un système de réemploi ou de recyclage.
Ces acteurs agissent de 3 façons:
- Le réemploi: un objet retrouve une seconde utilité en étant utilisé à nouveau pour la même fonction.
- Le recyclage: lorsqu'un objet devient un déchet, il est transformé complètement afin d'être revalorisé.
- L’up-cycling: consiste à récupérer un objet et à le modifier pour lui conférer une nouvelle fonction ou utilité.
Certains prestataires proposent un bilan chiffré permettant de mesurer la réduction de l’impact environnemental de ses achats.
Le succès de votre politique d’achat responsables repose en grande partie sur la capacité de vos collaborateurs à se saisir des enjeux de responsabilité pour porter une stratégie d’achat responsables solide auprès de vos parties prenantes.
Les ateliers de team-building sont de formidables outils pour sensibiliser vos collaborateurs aux enjeux sociaux ou environnementaux.
La Fresque du Climat est l’atelier de sensibilisation au dérèglement climatique de référence. La Fresque du Climat est centrée sur les mécanismes du réchauffement climatique et permet de saisir l’enjeu dans sa globalité, en ouvrant sur une prise de conscience collective du dérèglement climatique.
De nombreux autres ateliers et fresques plus spécifiques existent également, pour plonger en profondeur dans certaines thématiques, comme les enjeux liés aux achats avec la fresque de l’acheteur durable ou la fresque des achats responsables.
Les formations vont au-delà de la sensibilisation et permettent une réelle montée en compétence de la part des collaborateurs.
Dans cette optique, certains organismes proposent des formations aux stratégies d’achats responsables, surtout adressées aux gestionnaires des achats en entreprises.De plus, l’intégration de pratique responsables au quotidien permet à l’ensemble des collaborateurs de bénéficier diffusion des bonnes pratiques.
L’enjeu des achats dépasse la simple sphère de l’organisation. L’optimiser et le rendre plus durable est un enjeu majeur pour sécuriser toute l’activité de l’entreprise. C’est aussi un excellent moyen d’inclure la chaîne de valeur dans la stratégie RSE de l’entreprise.
Source:
Agile Buyeret CNA «Tendances et Priorités des Départements Achats en 2023 : Inflation opportuniste, vraie relocalisation et risque Taïwan», 2023.